Les pièges à éviter et les bonnes pratiques à adopter


Les parents d’un enfant de 13 ans ont déjà publié en moyenne 1 300 photos du mineur sur les réseaux sociaux, selon une étude britannique. Ce qui peut sembler innocent — qu’y a-t-il de mal à partager des photos de ses enfants ? — peut constituer un véritable préjudice pour les principaux intéressés.

Pour un parent, il est très tentant et facile de poster des photos et des vidéos de ses bambins sur Facebook, Instagram et ailleurs : les smartphones permettent de partager des clichés simplement en touchant un ou deux boutons. Mais il faut y réfléchir à deux fois, comme le rappelle la CNIL dans un guide des bonnes pratiques.

Les dangers du partage de photos d’un enfant

Les photos de minots publiées sur les réseaux sociaux peuvent en effet tomber entre les mains de personnes malintentionnées, pour créer de faux profils par exemple. Des images à première vue innocentes (bébé dans son bain) peuvent être détournées, partagées avec des inconnus ou encore diffusées sur des réseaux de pornographie infantile.

Sans aller jusqu’à cet extrême, les photos d’enfants partagées sur les réseaux sociaux peuvent révéler des informations confidentielles, comme sa localisation — les clichés conservent les métadonnées GPS — ou ses centres d’intérêt. Qui sait ce qu’un individu malveillant pourrait en tirer…

Et puis certaines images un peu gênantes postées par des parents énamourés peuvent devenir autant de boulets psychologiques pour l’enfant devenu adolescent. Les enfants ont des droits, bien sûr, la Convention internationale de 1989 sur le sujet dispose ainsi qu’un mineur doit être préservé des « immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée » et des « atteintes illégales à son honneur et à sa réputation ».

Les bonnes pratiques

Tout cela étant dit, quelles sont les bonnes pratiques à adopter ? La CNIL recommande de ne partager les images que par messagerie, courriels ou encore MMS. Et lorsqu’il est question de partager sur les réseaux sociaux, il convient de demander son avis à l’enfant, d’éviter la publication de photos potentiellement problématiques, et de cacher son visage, avec un émoji par exemple, ou en le floutant.

La visibilité des publications doit se limiter aux seuls abonnés, pour éviter qu’un inconnu y ait accès. Les différentes plateformes regorgent de paramètres de confidentialité pour régler finement la visibilité des partages. Par ailleurs, il ne faut pas oublier de faire le tri fréquemment parmi ses abonnés pour éviter d’être suivi par des personnes inconnues.

En tant que représentants légaux, les parents exercent les droits du mineur : droit d’accès, de rectification, d’effacement et d’opposition. Mais la CNIL reconnait que les enfants doivent pouvoir exercer directement les droits relatifs aux données personnelles sur les réseaux sociaux. Ils sont donc en mesure, sans consentement parental préalable, d’exercer les droits relatifs à leurs données personnelles de manière autonome.

En l’absence de réponse de la plateforme, il est toujours possible de contacter le 3018 par téléphone ou chat (via une app mobile), numéro unique pour les jeunes victimes de harcèlement et de violences numériques. Une plainte à la CNIL peut être déposée dans un délai d’un mois après la date de la demande. Enfin, dans les cas les plus graves où la vie de l’enfant est en danger, il faut contacter la police ou la gendarmerie.

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